L'ouverture anglaise ou partie anglaise est une ouverture qui correspond aux codes ECO A10 à A39 ;
elle débute par le coup 1. c4.
Par ce coup, les Blancs contrôlent le centre (la case d5).
Après 1. c4, les transpositions dans d'autres ouvertures comme la Caro-Kann ou la Slave, la Hollandaise, le Gambit dame refusé, des ouvertures indiennes (1. d4 Cf6 2. c4), la Partie catalane ou le Début Réti sont fréquentes.
Les réponses 1...e5 et 1...c5 donnent plutôt lieu à des développements propres à l'Anglaise, avec des parties de louvoiement (surtout après 1...c5, et notamment ce qu'on appelle le système du hérisson).
Les Blancs peuvent débuter par 1. c4 pour éviter certaines ouvertures comme la défense Grünfeld, la défense nimzo-indienne (car les Blancs retardent ou s'abstiennent de jouer d4), le Gambit dame
accepté, les défenses Benoni ou le Gambit Benko.
Le choix de cette ouverture n'est pas conseillé pour les débutants, qui n'ont pas un très bon sens positionnel. L'Anglaise plaît particulièrement aux joueurs qui aiment quitter les sentiers
battus.
Le nom de l'ouverture vient de ce qu'elle a été jouée par le champion anglais Howard Staunton contre le Français Pierre Saint-Amant lors de leur match de 1843.
Saint-Amant avait alors répondu 1...c5. Cette ouverture, déjà mentionnée dans le Manuscrit de Göttingen, a néanmoins été traitée pendant longtemps « avec suspicion » par ceux qui considéraient que les blancs devaient obligatoirement occuper le centre avec un pion au premier coup de la partie.
Par le coup 1.c4, les blancs montrent leur intention de contrôler la case d5.
L'idée principale est de jouer au centre ou à l'aile dame en construisant une position à partir de la case d5. Ce contrôle sur d5 sera renforcé en plaçant le cavalier en c3,
ainsi que, souvent, en réalisant la poussée g3 pour placer le fou de cases blanches en fianchetto en g2. Il est aussi possible de jouer e4. Le but est le positionnement d'un cavalier en d5 qui
devient « une épine irritante dans le camp des noirs. »
Lors de l'utilisation d'un fianchetto, le roi blanc effectue en général un petit roque pour assurer sa sécurité5. Le fou g2 contrôle d5 mais vise aussi, à l'aile dame, les cases c6 et b7. Les
blancs peuvent alors tenter de gagner de l'espace de ce côté en jouant b4-b5, en échangeant éventuellement le pion a, ce qui peut leur permettre de contrôler la colonne a. Ce coup permet en outre
d'éviter que le cavalier d5 soit délogé par c6. L'échange éventuel du cavalier d5 peut être compensé par un jeu avec les pièces majeures sur la colonne c alors ouverte ou semi-couverte.
Si les blancs visent ainsi une attaque à l'aile dame, les noirs peuvent pendant ce temps avancer à l'aile roi. Le roi blanc peut alors paraître vulnérable dans cette situation, mais elle peut
déboucher sur un gain positionnel à l'aile dame entrainant une attaque sur le roi noir. Cette situation n'est néanmoins viable pour les blancs que dans le cas d'une position fermée, sans échange
de pions au centre. Avec un centre ouvert, si les noirs jouent d5 suivi de cxd5, le jeu sur les ailes sera plus limité pour les deux camps puisqu'il est connu qu'une attaque sur les ailes peut
être réfutée efficacement par une action au centre.